Mon expérience avec le Flower Power

Capteur Flower Power
Capteur Flower Power / Image : Parrot

J’ai un olivier ! Enfin j’ai trois oliviers. Deux ont failli mourir l’hiver dernier par manque d’arrosage (en même temps j’avais cru comprendre qu’ils n’avaient besoin que de peu d’eau). J’ai réussi à les sauver et comme témoin j’ai acheté un troisième olivier plus petit. Je voulais comparer la couleur des feuilles pour être sûre que les deux premiers étaient en bonne santé.

C’est ici qu’est arrivé le Flower Power, un capteur de la compagnie Parrot qui est sensé m’aider prendre soin de mes plantes et dont le nom me laisse un peu perplexe. J’ai longtemps hésité à l’installer pensant que ce serait plus compliqué que ce que ça ne l’a été réellement. De plus, grâce à la grande base de données de plantes et arbres que contient l’appli, j’ai pu paramètrer celle-ci pour qu’elle s’adapte à mon type d’olivier.

Le Flower Power installé, j’ai commencé a regarder ce qu’il captait en mode “live”: niveau d’eau 15%, temperature 22º C, ensoleillement 11 (la mesure est toujours quelque peu obscure pour moi). J’ai attendu quelques jours avant de re-synchroniser l’application avec le capteur. Et en effet, c’est assez intéressant d’avoir les courbes de chacune des valeurs captées et pour le moment je m’amuse beaucoup à voir ces variations à travers les jours de perturbations climatiques (je suis sûre qu’au bout de quelques jours ça va me lasser).

Mais revenons à la question principale : est-ce que ça aide vraiment à mieux entretenir les plantes? Personnellement je suis assez mitigée là-dessus.

C’est vrai que l’application à un système de notifications qui prévient en cas de valeurs anormales pour la plante : manque ou excès d’eau, de soleil, de température ou de fertilisant. Pour les têtes en l’air comme moi qui laissent mourir les plantes par manque d’eau, ce n’est pas une mauvaise idée.

Mais cette fonction a des inconvénients : l’application se règle tellement selon la plante qu’elle oublie l’esclave, pardon, l’utilisateur. Tous les jours j’ai une notification comme quoi la plante n’a pas assez de lumière. C’est un olivier, qui requiert autant de soleil que possible, certes, mais il est sur une fenêtre qui vise vers l’ouest et là je n’y peux rien. La même chose pour les jours nuageux: ils ne sont pas pris en compte. Je ne peux expliquer aucun de ces phénomènes à l’application et c’est bien dommage (ou peut-être que l’application veut que j’emménage dans le sud pour prendre meilleur soin de mes plantes).

De plus, certaines des demandes ne sont pas justifiées. J’ai constamment une notification comme quoi il faut que je rajoute plus de fertilisant, or j’en ai mis récemment et je ne veux pas tuer ma plante à coup de fertilisant. Le résultat est que j’ai toujours de grosses icônes oranges qui me narguent dès que je lance l’application.

Et si bien j’ai toutes les valeurs qui concernent cet olivier-là (dans son pot respectif) je n’ai pas les valeurs de mes autres plantes. Ce qui veut dire que si je veux vraiment savoir tout ce qui arrive aux plantes à ma fenêtre il faut que j’ai un Flower Power par pot et jardinière… plutôt rentable, non?

Dans l’ensemble je pense que, pour le prix (autour de 50 euros), c’est un bon petit gadget mais qui ne m’offre pas beaucoup plus que ce que m’offre un rapport direct avec la plante et la terre. Après tout, je n’ai pas eu besoin du Flower Power pour sauver mes oliviers, et aujourd’hui je discerne mieux une terre qui a besoin d’eau et des feuilles mécontentes.

Par ailleurs, outre les nécessités de la plante (que je découvre, à l’achat, sur l’étiquette de celle-ci), l’application ne m’apprend pas grand chose. Il y a sûrement une expérience à proposer autre que la lecture des statistiques, peut-être le partage ? une communauté ? de la découverte, que sais-je ?

2 commentaires

  1. À priori, le Flower Power n’est qu’un gadget rempli de capteurs. Même si ça peut être assez amusant au départ, ça a l’air d’être en réalité très contraignant (Je précise que je n’ai pas de Flower Power, c’est simplement mon ressenti après avoir lu cet article)

    La façon dont tu décris ça me fait un peu penser à cet article sur les messages d’erreurs, ils sont là mais on ne peut rien y faire. On ne sait pas pourquoi ni comment et aucune solution n’est proposée.

    Après avoir fait un rapide tour sur leur site web, je pense que le réel intérêt du Flower Power se trouve dans la prise en charge du système IFTTT. (À lire : If This Then That ; il s’agit d’une API qui connecte plusieurs services ensemble et vous permet de lancer des actions prédéfinies dans des conditions prédéfinies)

    Même si ça peut se révéler très efficace, ça laisse paraître que ce gadget n’est finalement pas si autonome que ça, et son coût grimpe à une vitesse colossale ! Mauvaise impression au final /:

    En tous cas, je souhaite une longue vie à tes oliviers !

  2. “Mais revenons à la question principale : est-ce que ça aide vraiment à mieux entretenir les plantes? Personnellement je suis assez mitigée là-dessus.” Je pense en grande partie que non. Je trouve que ces systèmes créent une nouvelle barrière entre les humains et les plantes… Il y a une déresponsabilisation vis-à-vis d’un être végétal qu’on a choisi d’acheter et d’entretenir. Le but serait plutôt d’apprendre à bien s’occuper de ces plantes grâce à l’application, mais pas d’automatiser des processus. Et puis toutes ces statistiques, ces pourcentages, ça fait très laboratoire je trouve, pourquoi autant de précision mathématique alors qu’il existe des unités beaucoup moins abstraites pour quelqu’un qui veut s’en occuper au quotidien.

    Cette année j’avais parlé du projet Gaia [ http://www.cyborg-vegetal.fr/ ] créé par le Human Lab à Paris. J’avais apprécié leur démarche car ils avaient en tête l’image d’une société ou humains et plantes vivent en collaboration au quotidien. En effet, ils donnent la possibilité aux plantes de “marcher”, grâce à un pot de fleur qui roule. La plante est autonome et peut elle-même rechercher la lumière, une source d’eau, etc. Le fait qu’elle se déplace dans la maison peut la rapprocher de l’animal domestique qu’on laisse parfois le matin dans le salon et qu’on retrouve à dormir dans la cuisine le soir. C’est encore à ses débuts mais je trouve intéressant le fait de mettre plus en valeur la plante en accélérant ses processus basiques [car elle peut déjà se reproduire, se déplacer grâce au vent, rechercher l’eau avec ses racines].

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