Super 8

Quand j’étais au lycée [secondary school en Grande Bretagne, et c’était il y a bien longtemps, croyez-moi] faire des films était un processus long et compliqué.

Tout d’abord, on devait réserver une des caméras Super 8 de l’école. Super 8 était un format de film argentique. Il s’appelait ainsi parce que chaque image, au format 4:3, avait un diagonal de 8 mm. C’était petit, mais qui disait petit, disait pas cher [relativement parlant]. De plus, le film Super 8 était fourni dans des cartouches en plastique qui pouvait tourner environ trois minutes et demi de film. La cartouche s’emboîtait dans la caméra évitant d’exposer ou de salir accidentellement le pellicule.

Super8 Kodak cartridge
Cartouche Super 8 / Image : wikimedia

Une fois que nous avions tourné notre séquence de quelques minutes, on devait ramener la cartouche à la boutique – généralement une pharmacie – d’où elle était envoyé chez Kodak pour le développement. Deux à trois semaines plus tard nous recevions la pellicule développé.

Une fois que toutes les séquences étaient tournées, on s’attaquait au montage. D’abord, il fallait découper les séquences par scènes [y compris les gaffes, les erreurs, les scènes ratés] avec des ciseaux. Les bandes films étaient ensuite épinglées sur un film suspendu et annotées – les organisés mettaient le numéro de scène, les désorganisés mettaient des notes ou un mot clé pour décrire le contenu. En utilisant une table de montage – un dispositif qui permettait de tourner une manivelle pour avancer et reculer le film devant un petit écran de projection en verre dépoli, on cherchait les points de transition entre les scènes. Ensuite on devait coller les deux bouts de film ensemble, en faisant attention à préserver le rythme des encoches qui permettaient au projecteur d’entraîner le film à vitesse constante. On utiliser de la bande adhésive transparente.

Table de montage / Visionneuse pour Super 8 / Image : Super8France.com

Le processus était long, fatigant, délicat et destructif pour le pellicule, ce qui expliquait pourquoi nos films dépassaient rarement les 15 minutes.

Nous n’avions pas de son – je ne sais pas pourquoi -, alors généralement il fallait monter des bandes magnétiques et les jouer en synchronisation avec la projection.

Le projecteur de l’école était un antiquité, et il fallait veiller à ne pas laisser le déroulement s’arrêter – généralement à cause d’un mauvais raccord – sinon le pellicule fondait devant la chaleur de la lampe. Aujourd’hui, presque tout le monde a dans sa poche, un appareil plusieurs magnitudes plus puissantes que notre système, avec son et résultats instantanés. Alors si, un jour, vous avez songé à faire un film, ou à documenter votre travail, vous n’avez pas d’excuses.

Vous avez encore moins d’excuses car Les Gobelins, l’école de l’image, vient de lancer le premier cours sur son MOOC sur FUN – France Université Numérique – sur Réaliser des vidéos pro avec son smartphone. Je viens d’assister à une démonstration ce soir, et ça a l’air épatant. Il suffit de s’inscrire avant le début des cours le 5 novembre 2015. Cette session dure un mois, et devrait vous prendre environ quatre heures par semaine. Il a des cours, des rendus à faire, et une progression bien calibrée tout au long de la session. D’autres cours sont aussi en préparation, nous ont-ils dit… On attends la suite.

[Vidéo] Teaser pour Réaliser des vidéos pro avec son smartphone / Les Gobelins

Qu’attendez-vous pour vous inscrire ?

— Image d’entête tirée du film Super 8 de J.J. Abrams / DR