Dans l’inconscient collectif, l’Afrique est vaste, peuplée de dictateurs sanguinaires et de régimes corrompus, de déserts mais aussi de forets tropicaux, de guerres, de pauvreté et misère, de sécheresse, de terrorisme, piraterie, et extrémisme. Mais parce que le continent est incroyablement vaste, on retrouve bien tout ceci, mais aussi des pays où la population passe de rien directement à l’internet par mobile, où WhatsApp et Instagram sont des plateformes de m-commerce… Deux articles récents – Ben Okri dans The Guardian, dans le cadre d’une semaine d’articles consacrés à examiner les réalités de ce continent ; et Barret Nash dans TechCrunch – permet de nous donner une autre vision de la création, la culture et la technologie.
C’est, pour une fois, une vision, plus positive et optimiste d’un avenir qui nous rappelle les contradictions et possibilités des peuples de ces pays. Et ceci nous rappelle aussi que l’innovation ne sert à rien s’il n’aide pas la vie des gens.
En 1995, l’artiste, musicien, producteur, écrivain et militant, Brian Eno faisait la couverture du magazine Wired, où dans un entretien fleuve il parlait de sa vision de la technologie. Mais il parle aussi de l’Afrique. On connaît les influences de la musique de ce pays sur sa musique, mais ici c’est plus une idée philosophique – ‘The problem with computers is that there is not enough Africa in them’ [le problème avec les ordinateurs est qu’il n’y a pas assez d’Afrique dedans], dit-il. Et il développe son idée, du besoin qu’à l’Occident d’un autre point de vue, sur les ordinateurs, sur la créativité, sur tout…
Pour moi, ces trois articles sont un très bon exercice d’empathie – qu’est-ce que vous attendez pour les lire ?
— Illustration d’entête tirée de l’Afrique de Zigomar de Phlippe Corentin. C’est un livre pour les enfants qui raconte comment Pipioli le souriceau veut aller en Afrique, suivre les hirondelles. Or, comme le sens de l’orientation de Zigomar le merle est plus que douteux, ils finissent au Pôle Nord confondant les animaux ils trouvent là-bas avec les animaux d’Afrique. Pour les enfants, c’est une histoire drôle qui naît de cette confusion qui frôle parfois l’absurde. Mais pour les adultes, c’est aussi une histoire de comment nos préjugés nous empêchent de voir la vérité devant nos yeux…
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Designer, teacher, co-fondateur de Disruption[s]